Le Carnaval de Granville s’inscrit dans la tradition des grands carnavals de France, comme ceux de Nice ou de Dunkerque. Les carnavals de Granville et Dunkerque sont intimement liés au départ des marins-pêcheurs pour de longues campagnes de pêche au loin (Terre-Neuve pour Granville, Islande pour Dunkerque).
Le carnaval de Nice se déroule sur 2 semaines et demie, au cours desquelles corsos fleuris et cortèges carnavalesques de chars se succèdent, autour d’un thème fédérateur qui change chaque année. Le Roi Carnaval assiste aux festivités. Malheureusement, il finit brûlé sur la place publique, comme celui de Granville.
Les défilés de Dunkerque ne comportent pas de chars. Ils sont composés de ‘bandes’ de personnes qui défilent dans un chahut géant et coloré, en quête des harengs distribués à l’hôtel de Ville. Chaque groupe se reconnaît aux couleurs de son parapluie (ou « berguenard »). Comme à Granville dans le passé, le carnaval de Dunkerque est animé en soirée par de nombreux bals, ainsi que des ‘Chapelles’, habitations privées ouvertes à tous, où les intrigues vont bon train.
Les festivités dunkerquoises durent 6 à 7 semaines, le point d’orgue des animations étant autour du Mardi Gras, là encore sous l’œil bienveillant du géant Reuze Papa qui, contrairement à notre roi, a la chance d’être épargné par les habitants.
Granville invite régulièrement des représentants d’autres carnavals à participer à sa cavalcade.
Un carnaval unique
Les carnavals jouent un rôle d’exutoire, sous le signe de la fête. Les règles habituelles peuvent y être transgressées.
Les carnavals de Granville, Dunkerque et Nice sont animés par la même volonté d’évoluer pour s’inscrire dans leur temps, et attachent une grande importance à la notion de transmission d’une tradition, qui est un symbole fort pour la population.
Le Carnaval de Granville possède cependant des spécificités qui le rendent unique. Très tôt considéré comme un des plus gais de France, il se distingue par le regard humoristique, satirique, voire parfois même caustique de ses carnavaliers.
Un texte, paru dans le programme du Carnaval de 1927 en résume quelques caractéristiques, qui sont encore d’actualité de nos jours.